T2-204R-01 (voir en contexte)

Les diverses fonctions publiques auxquelles nous avons été appelés, et le zèle avec lequel ma famille a servi la Révolution, nous ont fait perdre de vue presque entièrement nos affaires commerciales que nous faisions à Montpellier; nous quittames le logement que nous avions en ville pour habiter un jardin que mon père avait au faubourg de Montouret depuis 1766. Le 2 Janvier 1791, huit mois avant ma nomination à la législature, mes frères et moi achetâmes le domaine du Terral, situé dans le district de Montpellier, qui fut estimé 56,000 livres, et porté par les enchères à 131,000 livres, le motif de cet achat fut de provoquer par l'exemple la vente des domaines nationaux. La guerre de la Vendée a détruit tous nos établissements à Cholet, elle nous a fait éprouver des pertes considérables, et a forcé notre frère Auguste de se retirer à Bordeaux. La révolution des colonies, les malheurs de Saint-Domingue, l'interruption du commerce maritime de la france, (suite inévitable de la guerre), ont anéanti notre établissement de Bordeaux. Dans cette situation, l'état de notre fortune a éprouvé de grandes variations, pour en donner une idée, je rapporterai la déclaration que je fis en 1793 à la commune de Montpellier, en exécution de la loi relative à l'emprunt forcé. Je soussigné, Pierre-Joseph Cambon fils aîné, représentant du peuple, citoyen de Montpellier, célibataire, déclare que je suis associé avec mes frères Pierre, Jean et Auguste Cambon, dans les maisons de commerce que nous avons à Bordeaux, Cholet et Montpellier, que j'y suis intéressé pour un quart, et que le fonds capital dans notre commerce, commencé en 1785, est de 400,000 livres. que nos bénéfices antérieurs au 31 décembre 1792 avaient augmenté ce capital de.................................256,156 l. 9. 656,156 l. 9.