T3-167R-02 (voir en contexte)

   Bordeaux, la Gironde, votèrent, comme la Bre-tagne des troupes contre la Convention, et ne com-battirent que la Vendée. Les excellents bataillons bordelais, sous le général Boulard, maintinrent dans la Basse-Vendée le drapeau de la République. C'étaient cependant des gens établis, pères de fa-mille, négociants, que rappelaient leurs affaires. Partis en mars pour quinze jours, ils restèrent cinq mois rendant à la France l'éminent service d'arrêter Charette au Midi, de lui fermer le chemin de Roche-fort et de La Rochelle, où les Anglais sans nul doute auraient descendu. C'était le prix qu'ils mettaient à leur coopération; ils ne voulaient pas descendre qu'on ne leur livrât un port. rien           d'effacé   Chose curieuse : parmi tant d'injures que se lan-çaient les deux partis, il ne vint nullement à l'esprit des Montagnards que Bordeaux se fît royaliste. Le violent montagnard Bouchotte, ministre de la guerre, rassura le général de la Basse-Vendée, qui craignait que Bordeaux ne rappelât ses bataillons : "Ne crai-gnez rien, lui écrivait-il; je connais l'esprit du dépar-tement de la Gironde. " Il avait raison; au plus fort de sa fureur contre la Convention, Bordeaux écrivait au général "de pousser vigoureusement les Ven-déens." (Lettre du 30 juin 93.) Les bataillons bordelais ne retournèrent qu'en juillet, lorsque Nantes était sauvée.      alinea