T4-011V-01 (voir en contexte)

Voilà le langage de l’esprit de mort, et il n’est que trop écouté. Je vois les rues pleines, hélas ! d’hommes qui sont devenus choses instrumens machines, qui parlent encore, mais au souffle du souffleur ; qui marchent encore, mais sur des rails de fer ; qui remuent encore le p et la main, mais à la raideur des mouvemens, on sent bien en devine en dessous, le fil de fer qui les tire. . que serait-ce, si la transformation gagnait je n’en veux pas suivre tous les mille effets dans la vie, ni chercher ce que serait un monde d’automates, jouant l’homme avec leurs mouvemens secs et faux. Je veux seulement regarder ce qu’il adviendrait de la science, du monde de la pensée, du monde moral, si le machinisme y prévaut jamais la vie elle-même en serait altérée si profondément qu’il n’y aurait bientôt plus de vie Les sciences ne sont pas des sciences seulement, des objets d’études qui nous soient extérieurs. Ce sont des formes de notre ame. Ce qui semble, entr’elles, une simple échelle de classification logique, ce sont les dégrés par où elles approchent du centre de la vie intérieure. . à chaque science qui perdrait son libre mouvement notre vie baisserait d’un dégré, notre action diminuerait nous irions respirant de moins en moins.