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"et la répandre. Elle fut bientôt traduite en "toutes les langues et lue par toute l'Europe. "Les détails qui y étaient consignés entrèrent "donc à tel point qu'il serait superflu, encore "aujourd'hui, de songer à les rectifier. A quelque "temps de là, le courageux écrivain reçut la "visite d'Edgeworth, qui lui apporta ses félicita-"tions et lui témoigna l'émotion qu'il avait sentie "se renouveler en lui à la lecture de cette élo-"quente narration. Toutefois, il affirma que ce "qui l'avait surtout frappé, c'était cette belle "parole : Fils de Saint-Louis, montez au ciel ! "Cela est bien trouvé, solennel et religieux, dit-"il, digne de la situation, digne de l'auguste "martyr; mais, ajoute-t-il modestement, j'étais "incapable de rencontrer aussi bien; le vrai est "que mon émotion était si grande qu'il m'était "impossible d'ouvrir la bouche et que je n'ai "rien dit du tout." L'excellent M. de Lacretelle, "en nous faisant cet aveu, nous dit ces propres "paroles : "Si Edgeworth n'a point prononcé ce "mot devenu célèbre il faut bien que j'en sois "l'auteur." Autant en dira probablement un jour l'auteur de la narration du Figaro. Qu'il le dise ou non, la vérité sur les derniers jours du deuxième em-pereur du Mexique sera bientôt connue, mais elle arrivera trop tard; le récit de fantaisie aura pris sa place à l'avance, et l'on pourrait, dès aujour-d'hui, gager presque à coup sûr que c'est la pre-mière version, toute mensongère qu'elle soit, qui restera la plus accréditée et se reproduira à l'in-fini avec force déclamations sous la plume d'une séquelle de prétendus historiens. Voilà comment on écrit ou plutôt comment on fait l'histoire, – et particulièrement l'histoire de la Révolution. H. DEFOYE. COURRIER DE PARIS (CORRESPONDANCE SPÉCIALE DU PHARE DE LA LOIRE.) Paris, 20 juillet. Article extrait du Phare de la Loire, sans doute de 1860.