T2-200R-01 (voir en contexte)

Compte que le citoyen Cambon fils ainé,rend en exécution de la loi du de l'état de sa fortune en 1791, lorsqu'il fut nommé député à la législature, et de celle qu'il possède actuellement. Les persécutions que j'ai éprouvées m'ayant obligé de me retirer pendanthuit mois dans un domicile éloigné et ignoré, je n'ai pas pu satisfaire, dans le délai prescrit, à la loi qui oblige tous les représentants du peuple à présenterl'état de leur fortune avant et après la législature. Aujourd'hui rendu dans mes foyers, je me suis empressé d'examiner l'état de mes affaires domestiques,que j'avais perdu de vue depuis sept ans; mes principes ayant toujours étéqu'un mandataire du peuple devait rendre publiques toutes ses actions, j'aicru devoir faire connâitre à mes concitoyens l'origine de ma fortune, cellede mes frères, quelle était leur situation en 1791, époque à laquelle j'ai été nommé représentant du peuple, enfin leur état actuel. le 10 août 1789, mon père se retira du commerce, qu'il faisait depuis quaranteans, sa fortune était de 350 000 livres, il avait sept enfants; pénétré desprincipes d'égalité que la Révolution française a consacrés, il s'écarta de laroutine testamentaire que la coutume du pays avait établie, de faire unhéritier universel qui ruinait les autres enfants; il résolut de partager d'unemanière égale et pendant sa vie, sa fortune entre ses sept enfants; enconséquence, il m'avança le 10 août 1789 50,000 livres, sur la portionde ce qui me revenait de son hoirie; il fit une pareille avance à mes frères Pierre, Jean et Auguste Cambon, et il conserva 150,000 livresdisponibles en faveur de ses trois autres enfants. le 19 février 1787, il maria ma sœur aînée avec le citoyen Theule, etil lui donna les 50,000 livres qui lui revenaient, ainsi qu'il constesic ducontrat passé pardevant le citoyen Sonfils, notaire.