T2-201V-01 (voir en contexte)

Le 9 août 1785, mon père m'émancipa par acte public, ainsi que mestrois frères Pierre, Jean et Auguste Cambon; le lendemain je contractaiune police de société avec mes deux frères Pierre et Jean Cambon, et avec feuPierre Moche, pour faire le commerce sous la raison de Les frères Cambon et Compagnie. Notre mise de fonds fut de 500,000 livres. J'eus deux cinquièmesd'intérêt, mes deux frères Pierre et Jean un cinquième chacun, et feu Mochel'autre cinquième. le même jour je cédai à mon frère Auguste Cambon lamoitié de mon intérêt. Pour faire la portion de ma mise de fonds qui était de 200, 000 livres, j'employai les 50,000 livres que mon père m'avait avancées sur son hoirie, 50,000 livresqu'il me prêta sur mon billet, et 100,000 livres que mon frère Auguste mecompta pour la portion d'intérêt que je lui avais cédée; il se procura cette somme au moyen des 50,000 livres que mon père lui avait avancées sur son hoirie, et50,000 livres qu'il lui prêta sur son billet. Mes deux frères Pierre et jean Cambon firent leur mise de fonds avec les50,000 livres que mon père leur avait avancées, et 50,000 livres que chacun d'eux emprunta sur leur billet au citoyen feu Pierre Moche. L'assemblée constituante ayant décrété la contribution patriotique, nous yfournimes au delà des conditions que la loi nous imposait, puisque mon pèreversa dans le trésor public 4,070 livres, et que mes trois frères Pierre, Jean, Auguste et moi y versames chacun 815 livres. Notre police de société nous imposait l'obligation de faire un inventairetous les ans à l'époque du 1er avril, nous n'avons jamais négligé l'exécutionde cette condition, je suis à même d'en représenter tous les actes, je me borneraià rappeler le résultat de l'inventaire qui fut fait le premier Avril 1791,quelques mois avant l'époque de ma nomination à la législature. Cet inventaire a reçu une publicité qui ne peut pas être contestée, puisquele citoyen Moche qui l'a signé mourut le 2 juin 1791; cet acte a servi debase de partage qu'il fit de ses biens; il doit donc être considéré comme unacte public, ainsi que la police de société et les inventaires que Moche a signés.