T3-177R-02 (voir en contexte)

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Depuis la mort de Danton, les témoi-gnages présentés à sa charge par les parti-sans de Robespierre se sont exclusive-ment bornés aux accusations que celui-ci, ou ses amis, avaient concertées pour arri-ver à l'extermination des vieux cordeliers, c'est-à-dire aux faits mêmes qu'il s'agissait d'établir et de prouver ; tandis que tous les travaux d'analyse impartiale et de criti-que sérieuse, ainsi que le dépouillement consciencieux des pièces ayant rapport à ce sujet (documents rassemblés et produits depuis 1850 jusqu'à 1868, par MM. Vil-liaumé, Despois, Bougeard et par nous-même), ont constamment, invariablement et de plus en plus concouru à mettre hors de toute espèce de doute l'intégrité privée et publique du président du Conseil exé-cutif de la République française. Eh bien, nous avons reproché à M. Hamel d'avoir exclusivement puisé à la première source et de s'être constamment éloigné de la seconde ; et il n'a rien pu opposer ni ré-pondre à ce reproche dans l'article dont il est ici question. C'est pourquoi nous nous croyons auto-risés à soutenir, contrairement à son opinion : 1° que Danton avait un patri-moine, et que jamais son régime de vie ne fut en disporportion avec sa fortune personnelle; 2° que cette fortune resta exactement la même, avant, pendant et après la Révolution; 3° que la correspon-dance de Mirabeau ne confirme en quoi que ce soit les dénonciations de Robes-pierre; 4° que la lettre des municipaux de Béthune est toute à la décharge de Danton contraire au système de ses di-lapidations supposées en Belgique, et que c'est pour cette raison seule qu'elle ne fut point produite au tribunal révolu-tionnaire par le comité du Salut public, qui l'avait à sa disposition ; 5° que cette lettre n'était point dans les papiers de Lebas, qui, au contraire, détenait un procès-verbal pouvait à lui seul établir l'innocence de Danton ; et qu'enfin nous l'avions publiée dans notre Mémoire avant que M. Hamel l'ai présentée comme iné-dite ; 6° que le version du Bulletin du Tri-bunal révolutionnaire sur une prétendue déposition de Cambon, taxant Danton d'infidélité envers les fonds de l'Etat pen-dant sa commission dans la Belgique, est absolument mensongère; 7° que M. Hamel n'était plus fondé lors de la publication de son livre, et d'après les documents nouveaux qui étaient à ce moment à sa disposition et à sa connaissance, à con- tredire les faits que nous venons d'énu-mérer. C'est pourquoi, enfin, nous nous croyons autorisés, au nom de la justice et de la vérité, à inviter M. Hamel, ou bien à prou-ver catégoriquement ces différentes accu-sations, ou bien à les retirer publiquement et d'une manière définitive du tribunal de l'histoire. Veuillez agréer, etc. Dr Robinet. Rue Saint-Placide, 35. (1) Nous avons encore reçu au sujet de l'article de M. Hamel, une lettre de M. Jules Miot, ancien re-présentant du peuple, qui s'associe à M. Robinet pour protester énergiquement contre les accusations de vénalité, de corruption, voire même de trahison portées contre Danton, et qui signale à l'attention du public le livre remarquable de M. Bougeard : Dan-ton. Documents authentiques pour servir à l'histoire de la Révolution française. – Une troisième lettre de de M. Raoul Rigault proteste contre le caractère par trop systématiquement exclusif du Robespier-risme de M. Hamel. Comme cette lettre pourrait fournir l'occasion d'une diversion à la discussion de la question très nettement posée par M. Robinet, nous croyons devoir en supprimer la publication. Il est un point de cette lettre cependant dont il nous paraît bon de prendre acte dès maintenant : – "Pour juger ces hommes, dit M. Hamel, il faudrait des livres, et alors le lecteur pourrait comparer les œuvres où ils sont glorifiés avec celle où il a lui-même glorifié Robespierre, et se prononcer en con-naissance de cause."– M. Rigault fait observer que les livres existent bien comme le désire M. Ha-mel, ou plutôt ils ont existé, mais aujourd'hui per-sonne ne peut les lire, puisqu'ils ont été condamnés et saisis (Marat, par Bougeard, les Hébertistes, par Tridon) : ce que M. Hamel n'ignore certainement pas, bien qu'il n'ait pas l'air de s'en souvenir. – L. D

Titre : Papiers Michelet

Sous-titre : Notes sur la Révolution française

Propriétaire : Bibliothèque historique de la Ville de Paris

Programme : Note transcrite dans le cadre du programme « La Fabrique de la Révolution », Université Paris Diderot, coordonné par Paule Petitier.

Financeur : Ce programme est financé par l’EA CERILAC (Paris Diderot), l'Action structurante Centre Seebacher et le programme « Usage des patrimoines numérisés ».

Logiciel : La transcription de ces notes utilise le logiciel Chaîne éditoriale développé par Thomas Lebarbé de la Maison des sciences de l'homme de Grenoble.

Encodage : Le schéma de transcription a été élaboré par Paule Petitier, coordinatrice du projet, et développé en partenariat avec Cécile Milot (ADeL - Archives et Documentation en Ligne) et Baptiste Milot (société Oxiel). Le secrétariat d'édition a été assuré par Maryelle Magret.

Métadonnées du papier

Cote du fichier : T3-177R-02.jpg

Cote du volume : Papiers Michelet Révolution III A.3807-3808

Cote du folio :
• Cote A : A3808
• Cote C : néant
• Cote Bic : 207

Largeur (mm) : 70

Hauteur (mm) : 331

Aspect : article de journal (2)

Type verso : collé et écrit

Scripteur : Jules Michelet

Date : 2018/07/09 Modifications : métadonnées Transcripteur : Maryelle Magret

Date : 2021/01/19 Modifications : transcription initiale Transcripteur : Paule Petitier

Date : 2021/01/22 Modifications : métadonnées Transcripteur : Cécile Brémon

Date : 2021/08/16 Modifications : corrections Transcripteur : Olivier Ritz